Dans la nature, les techniques de camouflage sont répandues. Par exemple, le plumage de nombreux oiseaux les rend moins visibles dans leur environnement. Aussi, certaines espèces de phasmes miment à la perfection des brindilles ou des feuilles pour passer inaperçues. Un autre exemple concerne le renard arctique qui arbore un pelage brun pendant l’été, mais aussi blanc que la neige durant l’hiver. Parmi ces techniques, l’une d’elle est l’homochromie.
Qu’est-ce que l’homochromie ?
L’homochromie fait partie des techniques de camouflage par mimétisme. Elle désigne la capacité de certains animaux à se fondre dans leur environnement en adoptant des couleurs particulières. Certaines espèces comme les léopards arborent en permanence une robe qui leur permet de passer inaperçus dans leur milieu naturel. D’autres espèces, et ce sont à elles que nous allons nous intéresser dans cet article, sont capables de changer de couleur en fonction de leur environnement !
À ce stade de l’article, un animal vous est sûrement venu en tête : le caméléon. Les caméléons sont en effet capables de modifier la coloration de leur peau. Néanmoins, le camouflage ne serait pas le but principal de la manœuvre. Si les caméléons changent de couleur, c’est avant tout dans le cadre de la communication sociale. Par exemple, les mâles peuvent arborer certaines couleurs pour attirer les femelles.
Les seiches : record du monde de vitesse pour changer de couleur !
Les seiches peuvent changer les couleurs et les motifs de leur peau grâce à des cellules spéciales présentes dans celle-ci. Ce mécanisme fait intervenir les chromatophores principalement, mais aussi des cellules nommées iridophores et leucophores. Ces cellules leur permettent d’imiter des couleurs présentes dans leur environnement comme celles des rochers, des plantes ou du sable et ce presque instantanément ! En effet, certains céphalopodes comme les pieuvres ou les seiches partagent la particularité de pouvoir changer leur coloration en à peine quelques secondes, voire moins.
Les seiches étant comme d’autres céphalopodes des proies de choix pour de nombreux carnivores peuplant les océans, leurs techniques de camouflage leur permettent de rapidement devenir moins perceptibles pour leurs prédateurs. Et grâce à leur très bonne vision de nuit, elles restent capables d’imiter leur environnement même dans la pénombre ! Cette capacité des seiches et plus largement des céphalopodes à imiter les couleurs de leur environnement est d’ailleurs d’autant plus curieuse que ces animaux ne voient pas les couleurs !
Les araignées-crabes : changer de couleur pour tromper ses proies
Certaines espèces de la famille des Thomisidae, surnommées araignées-crabes, sont elles aussi capables de changer de couleur en fonction de leur environnement et en l’occurrence en fonction des fleurs sur lesquelles elles se trouvent. C’est le cas des femelles d’espèces comme la Thomise variable (Misumena vatia) ou la Thomise enflée (Thomisus onustus).
Chez elles, le changement de couleur s’opère bien plus lentement que pour les seiches. Il prend plusieurs heures, voire plusieurs jours. Pour adopter la même couleur qu’une fleur, ces araignées doivent sécréter ou excréter certains pigments qui leur permettent de varier le plus souvent entre des teintes de blanc, de jaune ou de rose. Ce comportement leur permet de se rendre moins visibles par leurs prédateurs, mais également… par leurs proies ! Elles chassent à l’affût sur ces fleurs sans construire de toile et capturent les insectes qui s’en approchent pour se nourrir. Elles attrapent ainsi parfois des proies bien plus grosses qu’elles !
Ici nous nous sommes intéressés aux animaux capables de changer de couleur, mais de nombreux autres animaux sont considérés comme homochromes. Certains portent toujours les mêmes couleurs (léopards, certains oiseaux…), d’autres suivent une variation saisonnière (renards arctiques, lièvres variables…). Comme souvent, le monde naturel regorge d’exemples et de mécanismes variés !