Il est loin devant les Empires grec et romain. C’est au XIIIe siècle que le plus vaste empire de notre Histoire a vu le jour : l’Empire mongol. Son royaume s’étend de l’actuelle Chine jusqu’à la Mer Noire. Son fondateur, Gengis Khan, est considéré par son peuple comme le père de la nation. Et pour cause, de son vivant, il aura eu une descendance très prolifique : pas moins de 600 enfants. Conquérant sanguinaire aux batailles sanglantes il est aussi un homme à femmes. Ainsi aujourd’hui on estime que 0,5% de la population mondiale est un descendant du grand Khan. En Asie centrale, 8% des hommes vivants sur son ancien territoire auraient également des gènes de celui que l’on surnomme l’Empereur universel. Après Dieu, Gengis Khan.
De Temüjin à Gengis Khan : La naissance d’un guerrier
Dès l’âge de neuf ans, Temüjin est fiancé à la fille d’un puissant chef de clan Mongol et part vivre avec sa belle famille. Dès lors, selon la coutume, il devra mériter sa fiancée grâce au fruit de son travail. Comme une forme de dot à régler. Et apparemment chez les Mongols, on cotise très jeune.
Rapidement, il s’entoure de jeunes gens aussi désireux d’aventures que lui et se constitue une petite armée. À cette époque, les peuples nomades d’Asie centrale sont divisés et facilement manipulables. Temüjin tisse de solides amitiés avec les chefs des autres clans Mongols et après une série de guerres et d’alliances, il est nommé Khan de Mongolie. La légende Gengis Khan est en marche.
Naissance d’un empire
Guerrier impitoyable, les faits d’armes de Gengis Khan s’illustrent de victoires mémorables, infligeant à ses ennemis des défaites sanglantes. Et c’est sans compter sur ses quatre fidèles lieutenants Qubilai, Djelmé, Djebé la Flèche, et Subötai, aussi appelés ses « quatre chiens féroces ». D’une main de maître, ils déploient l’armée du Khan de part et d’autre de l’Asie centrale. Cela lui donnera alors une force de frappe redoutable.
Fin stratège, Gengis Khan met en œuvre une politique délibérée de la terreur lors de la conquête des différents royaumes et empires. Loin d’agir en barbare, la stratégie du chef de guerre résulte d’un calcul pour faciliter la conquête : plus une région résiste, plus les représailles des Mongols sont cruelles. L’argument est très dissuasif et son empire s’agrandit rapidement.
Une fin diplomate et un homme à femmes
La puissance de Gengis Khan ne repose pas uniquement sur l’excellence de son armée. L’empereur bénéficie d’une loyauté inconditionnelle de la part de ses hommes. Certains étaient même d’anciens ennemis à qui il avait accordé son pardon. On peut prendre l’exemple de Djebé, qui avait tué son cheval d’une flèche lors d’une bataille.
Autre élément constitutif de ses victoires, le Khan fait preuve d’une grande ouverture d’esprit. Il est l’un des premiers chefs de guerre à instaurer une méritocratie au sein de son armée. Les hommes étaient affectés à des postes de responsabilité en fonction de leurs compétences et non de leur appartenance à l’aristocratie mongole. Egalement conscient de la nécessité d’unifier son empire, il respecte l’identité des peuples conquis. Chacun est libre de conserver son culte et son mode de fonctionnement. Une liberté qui contribuera énormément à unir les différents peuples et solidifier l’Empire.
Bien évidemment avec un tel succès, le Khan s’accorde des petites récompenses. A chaque victoire, il était d’usage de faire sienne les plus belles femmes de chaque village. Et qui dit beaucoup de victoires, dit beaucoup de femmes. Ainsi, on comprend mieux qu’il ait 600 descendants. La légende du grand conquérant est toute faite, il décède en 1227.
En conclusion, trois générations lui succéderont avant que l’Empire mongol ne s’effondre. Mais si l’empire n’est plus, aujourd’hui encore, pour les populations Turcs d’Asie Centrale, c’est un honneur d’affirmer faire partie de la descendance de Gengis Khan.