Le TDAH, ou trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, fait partie des troubles neuro-développementaux au même titre que l’autisme ou les troubles dys. Certains diront que depuis quelques années il a le vent en poupe, qu’il est « à la mode ». Pourtant, loin d’être une pancarte à afficher fièrement, le TDAH peut apporter de véritables difficultés dans le quotidien. Qu’est-ce qu’est exactement ce trouble ?
Le TDAH, un trouble neuro-développemental fréquent
Comme évoqué en introduction, le TDAH est un trouble du neuro-développement. C’est le cas aussi de l’autisme, des troubles dys (dyslexie, dyscalculie, dysgraphie…), des tics ou d’autres troubles. Ceux-ci sont d’ailleurs fréquemment associés entre eux. L’origine de ce trouble chez un individu provient de facteurs à la fois génétiques et environnementaux (prématurité, exposition à des substances ou des contaminants pendant la grossesse…). Ces facteurs sont la cause d’anomalies dans le développement et le fonctionnement du cerveau, qui entraînent alors divers symptômes. Eh non, le TDAH n’est pas provoqué par un défaut d’éducation, ni par l’exposition aux écrans ! Il a d’ailleurs été décrit dès la fin du 18e siècle.

Le TDAH est souvent présenté comme un trouble affectant les enfants. Néanmoins, il peut tout à fait subsister à l’âge adulte. En grandissant, il semblerait selon certaines études qu’une proportion d’enfants atteints de TDAH voient leurs difficultés s’amoindrir, voire disparaître. D’autres en revanche ne connaissent pas spécialement de changements. Le TDAH chez l’adulte est cependant encore aujourd’hui mal compris et peu étudié.
Enfin, notez que la prévalence du TDAH est estimée à environ 5 % de la population mondiale. Cela en fait un trouble fréquent.
Un trouble de l’inattention, mais pas que !
Son nom peut porter à confusion et amener les gens à n’avoir qu’une idée superficielle de ce qu’est ce trouble. On imagine une personne qui gigote en permanence, incapable de garder son attention sur une conversation ou une tâche. D’abord, il faut savoir que ce trouble peut dans certains cas passer inaperçu vu de l’extérieur. Notamment parce que les personnes atteintes, comme dans l’autisme, peuvent apprendre à le masquer. Également parce que le TDAH est bien loin de n’être qu’un problème d’attention et de « bougeotte » et que certains de ses symptômes, méconnus, peuvent être ignorés.
D’abord, si l’hyperactivité bien connue dans le TDAH est souvent motrice, elle peut aussi être mentale (flux de pensées ininterrompu), ou bien être absente.

L’impulsivité peut également se mêler à l’inattention ou à l’hyperactivité. Celle-ci se caractérise par la difficulté à patienter, à réfréner des actions, par l’interruption des autres… Et puis, le TDAH peut apporter d’autres difficultés, liées ou non aux aspects d’inattention, d’hyperactivité ou d’impulsivité. Il peut par exemple affecter les fonctions exécutives. Les fonctions exécutives, ce sont les processus cognitifs qui nous permettent entre autres de démarrer ou stopper une tâche, de la planifier ou encore de classer les tâches par ordre d’importance. Le TDAH est aussi fréquemment associé à une mauvaise mémoire de travail. Cela peut rendre par exemple les consignes difficiles à intégrer et à suivre tout au long d’un exercice ou d’une tâche.
Un trouble pas toujours évident à identifier
Pour finir, il est important de souligner que l’expression du TDAH peut varier grandement selon les individus, leur contexte environnemental ou leur âge. Cela rend le TDAH parfois difficilement identifiable, ce qui peut entraîner un retard (voire une absence) de diagnostic et de prise en charge. Les filles et les femmes par exemple sont probablement sous-diagnostiquées.

Ces dernières peuvent avoir tendance à davantage essayer de masquer leur TDAH, mais peuvent aussi présenter plus d’inattention que d’hyperactivité ou d’impulsivité. Leur trouble passe alors plus facilement inaperçu.
Le TDAH souffre encore aujourd’hui d’une image trompeuse et reste souvent associé seulement aux enfants les plus turbulents. Pourtant, au-delà de l’hyperactivité quand elle est présente, il peut amener bien des difficultés, autant dans la vie scolaire ou professionnelle que dans la vie sociale. De plus, il peut subsister à l’âge adulte.