Une photographie d'un groupe de grues cendrées en halte à terre lors d'une migration. César Culture G

Les migrations animales

La migration désigne le fait pour un animal d’effectuer un déplacement sur une distance, généralement longue, de manière périodique et en revenant régulièrement à sa région d’origine. Parfois discrètes, parfois impressionnantes, les migrations peuvent concerner des animaux d’horizons très différents. Si les migrations des oiseaux sont particulièrement connues, bien d’autres animaux entament un jour aussi ces longs périples.

Les oiseaux, champions des migrations

Quand on pense migration, on pense aux oiseaux. Ils sont en effet nombreux à effectuer des migrations régulières et saisonnières. Sur les milliers d’espèces d’oiseaux présentes sur notre planète, il est estimé qu’environ 20 % des espèces effectuent des migrations. Dans l’hémisphère nord, ce nombre pourrait grimper jusqu’à 50 %. Parmi celles-ci on peut citer les cigognes, les bergeronnettes, les martinets, les hirondelles ou bien d’autres. Sous nos latitudes, une des migrations les plus connues et facilement observables est celle des grues cendrées. Ces grands oiseaux se reproduisent en Europe du nord et en Asie de l’Ouest où elles demeurent pendant l’été. Elles passent ensuite l’hiver en Espagne ou en Afrique du nord. La France hexagonale se dresse alors sur leur parcours et elles s’arrêtent parfois dans certaines régions pour y faire de haltes.

Une photographie d'un groupe de grues cendrées en halte à terre lors d'une migration. César Culture G
Des grues cendrées font une halte.

De manière générale, les oiseaux quittent souvent les régions européennes en automne pour migrer majoritairement vers l’Afrique. Ils y trouvent en hiver de meilleures conditions et davantage de ressources. Ils reviennent ensuite vers l’Europe au printemps suivant.

Les oiseaux, grâce à leur aptitude au vol, bénéficient d’une grande capacité de déplacement. Les migrations leur sont tout de même coûteuses en énergie et restent des moments dangereux dans leur existence. Ils doivent s’y préparer en accumulant des réserves et les plus faibles succombent malgré tout souvent avant la fin du périple.

Certaines espèces détiennent tout de même des records impressionnants ! Dans les records des plus longues migrations, on peut citer les sternes arctiques et les puffins fuligineux, qui effectuent plusieurs dizaines de milliers de kilomètres par an ! La barge rousse, elle, est capable de voler plusieurs milliers de kilomètres à la fois sans escale.

Les mammifères, des migrateurs pas en reste

Les migrations sont plus rares chez les mammifères, mais elles existent aussi. Dans les environnements terrestres, on peut citer certaines sous-espèces de rennes (ou caribous au Canada), qui parcourent plusieurs milliers de kilomètres par an. Ils effectuent des migrations au printemps et à l’automne. Avant son colossal déclin à cause de l’humain, le bison d’Amérique effectuait aussi autrefois des migrations impressionnantes. On estime que celles-ci pouvaient réunir entre 20 et 40 millions d’individus !

Chez les mammifères herbivores, les migrations pourraient être liées aux sécheresses et à la raréfaction de l’herbe dans certaines régions et à certains moments de l’année. Cependant, ces migrations sont aujourd’hui fortement entravées par les activités et infrastructures humaines.

Si l’on retourne du côté des animaux capables de vol, on peut citer parmi les mammifères migrateurs les chauves-souris. Certaines espèces migrent effectivement, comme la noctule commune.

Photographie d'une noctule commune, une espèce de chauve-souris qui fait des migrations. César Culture G
Une noctule commune, une espèce de chauve-souris qui migre à travers l’Europe.

Les femelles de cette espèce rejoignent le sud-ouest de l’Europe, dont la France, à l’automne pour s’accoupler et hiberner. Au printemps, elles retournent plus au nord, pour mettre bas. Ces migrations se font sur plusieurs centaines de kilomètres.

Rendez-vous enfin du côté des environnements aquatiques ! De nombreux cétacés, dont certaines baleines, effectuent de longues migrations. La baleine grise notamment peut parcourir chaque années des milliers de kilomètres entre l’Alaska ou la Russie, leur aire d’alimentation, et le Mexique, leur aire de reproduction.

Les insectes, petits par leur taille, longs par leurs migrations

Hé oui, les insectes aussi migrent ! Quelques espèces en tout cas. Une des migrations les plus remarquables chez les insectes est celle des papillons monarques. Ceux-ci naviguent entre le nord des États-Unis et le Mexique sur des milliers de kilomètres chaque année. Leur migration est telle, et leur espérance de vie si courte, que ce sont plusieurs générations de monarques qui se succèdent lors de ce voyage !

Photographie d'un groupe de dizaines de monarques, des papillons qui effectuent des migrations. César Culture G
Un grand groupe de papillons monarques en migration.

Une autre migration impressionnante, et redoutée, chez les insectes est celle des criquets pèlerins. Ces orthoptères se déplacent en fonction des vents en Afrique du nord et au Moyen-Orient principalement, ravageant parfois au passage les cultures.

Néanmoins, la migration la plus étendue de tous les insectes connue à ce jour ne concerne ni des papillons, ni des criquets. C’est celle d’une espèce de libellule, la libellule globe-trotter, qui traverse l’océan Indien entre l’Inde et l’est de l’Afrique. Elle aussi effectue cette migration à travers plusieurs générations.

Et les autres alors ?

Le tour est loin d’être fini ! En effet, bien d’autres animaux, qui ne sont ni oiseaux, ni mammifères, ni insectes font des migrations.

C’est le cas de certains poissons, comme les anguilles, les saumons ou les esturgeons. Chez eux, on distingue deux types de migrations ; soit holobiotiques (elles s’effectuent dans le même milieu), soit amphibiotiques (elles s’effectuent de l’eau douce à l’eau de mer, ou le contraire). Le saumon atlantique par exemple vit ses premières années dans l’eau douce, avant d’effectuer un passage de deux à trois ans en eau salée. Il retourne ensuite dans sa rivière d’origine pour frayer.

Les tortues marines, particulièrement les tortues luths, sont aussi connues pour leurs migrations. Elles rejoignent les eaux et plages tropicales pour pondre et fréquentent les eaux tempérées ou froides du globe pour s’alimenter.

Et pour terminer, abordons la migration des crabes de l’île Christmas !

Photographie de crabes rouges sur une route lors de leur migration vers la côte. César Culture G
Un aperçu d’une migration des crabes rouges de l’île Christmas, près de l’Australie.

Vous avez probablement déjà vu passer des images de cette drôle de migration, qui réunit jusqu’à plusieurs millions de crabes rouges. Ceux-ci quittent leur forêt et traversent l’île pour rejoindre la côte et se reproduire. Le mouvement est tel qu’il peut bloquer des routes pendant plusieurs jours !

À travers tout le règne animal nous pouvons retrouver des espèces migratrices. Si les oiseaux sont connus pour effectuer ces grands voyages, les mammifères, les insectes, les poissons et bien d’autres ne sont pas en reste. Souvent, les migrations s’effectuent entre des aires plus riches en nourriture et des aires dédiées à la reproduction ou au développement des jeunes. Elles peuvent être chez certains animaux l’une des solutions pour faire face à l’hiver.

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