Les lémuriens de Madagascar sont en danger !

Préciser que les lémuriens sont de Madagascar, c’est un peu un oxymore ! En effet, on ne peut les observer dans leur état naturel que sur cette île. Ils sont donc endémiques à Madagascar. Bien que les lémuriens soient de véritables icônes pour les fans du dessin animé éponyme, leur situation est critique. En 2020, 103 espèces de lémuriens étaient considérées comme menacées. La liste des 25 primates les plus menacés au monde comprend même 18 espèces de lémuriens…

Le Maki Catta, la star des lémuriens
César Culture G
Le Maki Catta, la star des lémuriens.

Une espèce endémique à Madagascar

Depuis que Madagascar s’est détachée de l’Afrique il y a de ça environ 160 millions d’années, les primates y ont évolué de manière distincte. Les lémuriens sont arrivés sur l’île il y a entre 62 et 65 millions d’années, en traversant la mer sur des tapis de végétation et profitant des courants océaniques favorables de l’époque pour se disperser.

Aujourd’hui, plus d’une centaine d’espèces de lémuriens habitent Madagascar. Leur diversité est impressionnante, allant du minuscule microcèbe de 30 grammes au grand indri, qui peut peser jusqu’à 9 kilos. Le plus connu est sans doute le Maki Catta, notamment célèbre grâce à King Julian dans le film.

Menaces sur leur habitat

Si Madagascar était autrefois largement couvert de forêts, elles ne représentent aujourd’hui plus que 20 % de la superficie de l’île. En arrivant il y a environ deux mille ans, les premiers humains ont commencé à défricher les terres pour l’agriculture. Désormais, les forêts disparaissent principalement en raison de la production de bois de chauffage, du charbon et des activités minières. Le problème, c’est que ces forêts sont essentielles à la survie des lémuriens. Elles leur fournissent à la fois nourriture et abri.

On aperçoit ici un tout petit lémurien nocturne 
César Culture G
On aperçoit ici un tout petit lémurien nocturne.

Mais les changements climatiques représentent aussi une autre menace pour les lémuriens. La modification des régimes de précipitations et l’augmentation des températures affectent les écosystèmes forestiers. Les sources de nourriture et les habitats des lémuriens en sont ainsi perturbés.

La chasse et le commerce illégal de lémuriens

En plus de la perte de leur habitat, les lémuriens sont également victimes de la chasse et du braconnage. Et ce, malgré leur protection accordée dans la loi. Dans certaines régions, ils sont chassés pour leur viande, une pratique exacerbée par la pauvreté et la malnutrition. Par ailleurs, le commerce des lémuriens en tant qu’animaux de compagnie, bien que prohibé, continue de menacer certaines espèces. 

Le Propithèque à diadème, ou Sifaka à diadème, est un lémurien de la famille des indridés.

De plus, certaines espèces sont en danger à cause de croyances superstitieuses persistantes. Par exemple, l’aye-aye est parfois tué car sa présence près des villages est interprétée comme un signe de malheur imminent.

Des initiatives de conservation des lémuriens

Heureusement, plusieurs initiatives de conservation voient le jour pour tenter de sauver ces primates. Des réserves naturelles sont créées pour protéger les habitats critiques. Des programmes de reboisement et des efforts pour promouvoir des pratiques agricoles durables sont également mis en place. De plus, des campagnes de sensibilisation visent à réduire leur chasse et le commerce illégal. 

Finalement, on compte désormais 18 parcs nationaux, 5 réserves naturelles et 22 réserves spéciales. Les zones protégées couvrent environ 3 % de la superficie terrestre de Madagascar et sont administrées par Madagascar National Parks, ce qui montre une certaine volonté politique de les protéger.

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