Qui se cache dans les fonds marins ? 

Est-ce que, lorsque tu te baignes dans la mer, tu es pris d’une peur irrationnelle dès que tu ne vois plus tes pieds ? Si la réponse est oui, tu souffres peut-être de thalassophobie, la phobie des profondeurs marines. Malheureusement, cet article ne va pas te rassurer. Il va quand même t’apprendre énormément de choses sur les animaux qui se cachent dans les fonds marins, à plus de 4000 mètres de profondeur.

Des animaux adaptés aux conditions hostiles des fonds marins 

Dans les profondeurs marines, l’environnement n’est absolument pas favorable au développement de la vie. En effet, l’obscurité y est complète ; pas un seul rayon de lumière n’éclaire les abysses. Mais ce n’est pas tout : la température moyenne est extrêmement basse (environ 3° C). De plus, certaines sources rejettent de l’eau pouvant atteindre les 400° C. La pression de l’eau est également 4000 fois supérieure à celle de la surface. Il n’y a également que très peu d’oxygène et de nourriture

À ces profondeurs et dans de telles conditions, on a longtemps considéré qu’aucune forme de vie ne pouvait exister. Cela est effectivement le cas pour les végétaux, comme les algues et les planctons. Ces derniers sont incapables de réaliser la photosynthèse et donc de survivre. Par contre, des animaux et des microorganismes tels que des bactéries ou des virus ont réussi à s’adapter et à survivre dans la zone abyssale.

On peut notamment retrouver différentes espèces de vers et de crustacés. Mais aussi des poissons comme des rats tachetés, des vampires des abysses et des calmars géants. Les scientifiques estiment que plus de 10 millions d’espèces différentes peuplent les fonds marins. Une grande majorité d’entre elles reste encore inconnue à ce jour.

Photographie d’un poisson ogre (Anoplogaster cornuta) vivant entre 600 et 5000 mètres de profondeur 
Photographie d’un poisson ogre (Anoplogaster cornuta) vivant entre 600 et 5000 mètres de profondeur 

L’adaptation inouïe des animaux vivants dans les fonds marins

La capacité d’adaptation des êtres vivants est incroyable, en témoigne celle des animaux abyssaux. Ces derniers ont ainsi une alimentation très diversifiée ! Ils consomment de la matière organique, composée d’êtres provenant de la surface. À cela s’ajoutent des animaux et des organismes vivants ou morts ainsi que des excréments. 

Ils ont également développé des mécanismes de survie fantastiques ! C’est le cas de la bioluminescence, qui consiste à auto-produire de la lumière via leurs cellules épidermiques ou grâce à leur peau. Cette lumière a plusieurs utilités, il peut s’agir d’un moyen de communication, de défense ou de chasse. Par exemple, le poulpe Stauroteuthis syrtensis ou la drague l’utilisent notamment pour attirer ou repérer leur proie. 

En outre, les individus présents dans les fonds marins ont également su adapter leur morphologie ainsi que leur physionomie pour ne pas subir les conséquences de la pression extrême. Ce sont des extrémophiles. Ainsi, leurs corps peuvent être mous et flexibles, leurs os et leurs muscles plus légers, voire absents, et leurs tissus liquides ou gélatineux. C’est pour ces raisons que les espèces vivant dans les fonds marins ont un aspect physique étrange et parfois effrayant

Photographie d’un concombre des mers (Psychropotes longicauda)
Photographie d’un concombre des mers (Psychropotes longicauda)

Les activités humaines ont des conséquences sur les abysses

Si les fonds marins sont extrêmement compliqués à atteindre, ils font pourtant l’objet de convoitises de la part de l’être humain. En effet, les abysses sont riches en minerais rares, et plus précisément en cobalt, en nickel et en manganèse, utilisés pour le développement des énergies renouvelables. Afin de diversifier leurs sources de production, les professionnels du secteur souhaitent extraire ces minerais. Cependant, les méthodes employées, et notamment l’utilisation de machines imposantes et bruyantes, auraient des conséquences encore insoupçonnées sur la faune abyssale. D’autant plus que les connaissances scientifiques sont encore très peu développées à de telles profondeurs. Cette extraction pourrait ainsi modifier le comportement des animaux voire entraîner la disparition définitive de certains d’entre eux. Les poulpes fantômes seraient d’ailleurs les premiers à être touchés car ils déposent leurs œufs sur les nodules de manganèse.  

Enfin, les activités anthropiques ont également un impact direct sur la faune abyssale. En effet, les scientifiques ont découvert que la pollution plastique et les déchets chimiques ont touché les êtres vivants dans les endroits les plus profonds des océans. Une étude publiée en 2017 a ainsi alerté sur la contamination des animaux marins, et notamment des amphipodes par des polluants d’origine humaine. Elle chiffrait également à 375 000 tonnes le nombre de cancérogènes présents dans les océans. 

Photographie d’un octopode surnommé Casper
Photographie d’un octopode surnommé Casper

Les fonds marins sont des espaces extrêmement difficiles à atteindre pour l’être humain. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’à peine 2 % d’entre eux ont pu être observés. En dessous de la zone abyssale, se trouve la zone hadale, située à plus de 6000 mètres de profondeur. Elle reste un grand mystère pour l’Homme car très peu d’observations ont pu y être menées. À l’heure actuelle, la fosse des Mariannes est le point le plus profond recensé par les scientifiques grâce à un robot. Elle se trouve au sein de l’Océan Atlantique, dont la profondeur est de 11 034 mètres.

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