Tirant son nom de la déesse grecque Hermaphrodite, l’hermaphrodisme désigne des organismes qui possèdent à la fois des caractères mâles et femelles et ce de manière simultanée ou alternée. Il peut être utilisé pour tous les organismes vivants, mais ici nous ne nous intéresserons qu’aux animaux ! Des escargots aux poissons clowns en passant par les huîtres… Nous allons voir quels sont ces animaux qui changent de sexe.
L’hermaphrodisme : des animaux qui naissent mâles puis deviennent femelles… et inversement
Dans une majorité de cas, les animaux présentent un hermaphrodisme dit « séquentiel » ou « successif ». C’est-à-dire qu’ils changent de sexe au cours de leur vie.
Lorsque les individus sont d’abord des mâles puis des femelles, ou plus précisément lorsqu’ils produisent d’abord des spermatozoïdes puis des ovules, ils sont dits « protandres ». Cela concerne souvent des organismes aquatiques. C’est le cas du poisson clown, de la dorade royale, de la murène ruban ou de certains mollusques marins. Chez les animaux terrestres, on peut citer le lombric qui fait partie des organismes protandres.
Dans d’autres cas c’est le contraire ; les individus sont d’abord des femelles puis des mâles et on les dit alors « protogynes ». Ces cas semblent plus rares, mais cela concerne par exemple le mérou. Généralement, les mérous sont des femelles de leurs 5 ans à leurs 12 ans, puis deviennent des mâles.
Parfois, l’hermaphrodisme est dit « alternant », c’est-à-dire que les individus changent plusieurs fois de sexe au cours de leur vie. L’huître en est un exemple.
Des animaux qui sont mâles et femelles à la fois
Il existe également des animaux qui présentent la particularité de pouvoir produire des spermatozoïdes et des ovules simultanément. C’est le cas par exemple de certains escargots, des coquilles Saint-Jacques ou des limaces de mer. Néanmoins, chez ces espèces, il arrive que les organes sexuels mâles ou femelles arrivent à maturité avant l’autre. On les retrouve alors parfois dans les catégories des protandres ou des protogynes.
Parmi ces organismes qui sont à la fois mâles et femelles, quelques-uns peuvent d’ailleurs en profiter pour s’autoféconder, c’est-à-dire se reproduire avec eux-mêmes, mais tous ne choisissent pas cette option. En effet, ce choix ne permet pas le mélange des gènes avec d’autres individus.
Mâle, femelle, les deux… pourquoi choisir de changer de sexe ?
Selon les espèces, les mécanismes derrière les changements de sexe ou de gamètes émis et ce qu’ils leur apportent peuvent grandement différer.
Chez certaines espèces, l’hermaphrodisme pourrait permettre de pallier à une vie fixe ou des modes de déplacement très lents, facilitant ainsi la recherche de partenaire. Des densités de population faibles et l’absence de partenaires mâles ou femelles dans l’environnement peuvent aussi amener à des changements de sexe. Parfois, c’est l’existence d’une hiérarchie dominante au sein d’une population qui a son importance. C’est le cas chez certains poissons par exemple. Si un mâle dominant de taille supérieure aux autres est présent, les autres mâles peuvent devenir des femelles. Ce petit tour leur permet de pouvoir accéder à la reproduction sous cette forme.
Si l’hermaphrodisme ne constitue pas une généralité dans le règne animal, il soulève bien des questions sur les phénomènes qui maintiennent son existence, sur les différents mécanismes de reproduction, sur la façon dont les changements de sexe s’opèrent chez les individus ou bien encore sur la définition même du sexe. Questions qui n’ont parfois pas encore de réponse, nous rappelant que la compréhension de la nature peut encore s’enrichir !