Photographie d'une Heriaeus, une espèce d'araignées pleine de poils !

5 idées reçues sur les araignées

Elles sont énormes, elles piquent, elles sont dangereuses, poilues, disgracieuses… Dans nos contrées occidentales, les araignées font peur, dégoûtent et sont dépeintes comme un groupe uniforme et peu digne d’intérêt. Pourtant, quelques irréductibles dont je fais partie voient en elles bien plus que ça. Laissez-moi une chance de vous convaincre qu’elles ne sont pas si terribles en luttant contre 5 idées reçues sur les araignées !

Elles se ressemblent toutes !

Si je vous dis de penser à une araignée, vous allez probablement penser à une grosse araignée marron ou noire, peut-être à une mygale. Pourtant, les formes que peuvent prendre les araignées sont extrêmement variées ! Selon le World Spider Catalog, il existe plus de 52 000 espèces d’araignées décrites à ce jour. Certaines sont très grandes comme la mygale Goliath, d’autres sont minuscules, jusqu’à moins d’un millimètre ! Il existe des araignées peu colorées comme les tégénaires qui peuplent parfois nos maisons, mais aussi des araignées aux couleurs éclatantes. Il y en a qui vivent dans les forêts, les jungles, les littoraux, en haute altitude, et même sous l’eau ou dans le cercle arctique. Certaines vivent quelques mois, d’autres vivent plusieurs années voire plusieurs décennies. Bref, les araignées forment un groupe diversifié autant dans leurs formes que dans leur biologie ou les milieux qu’elles peuplent !

Photographie d'une Gasteracantha, un genre d'araignées avec un abdomen présentant plusieurs épines. César Culture G
Une araignée du genre Gasteracantha, avec une forme d’abdomen fort originale.

Les araignées piquent et peuvent être dangereuses

Tout d’abord, les araignées ne piquent pas, mais peuvent éventuellement mordre. Elles ne possèdent pas de dard. Les seuls appendices dont elles disposent à l’arrière de leur abdomen sont des filières, seulement destinées à tisser leurs toiles ou confectionner leurs cocons.

Quant aux morsures ; un tas d’espèces ne sont même pas capables de transpercer la peau humaine avec leurs crochets. Parmi celles qui le peuvent, la fuite sera toujours une option privilégiée quand l’araignée le peut. Se faire mordre par une araignée n’est donc déjà pas si courant. Admettons que cela arrive, la morsure sera dans un grand nombre de cas une morsure sèche, c’est-à-dire une morsure sans injection de venin. Et s’il y a injection de venin, cela sera dans la majorité des cas sans gravité, car peu d’araignées possèdent un venin qui puisse être assez puissant pour menacer un être humain. Les cas graves voire mortels existent, mais sont exceptionnels.

Dans la même veine, il faut savoir que les araignées ne pondent pas d’œufs sous la peau. Elles ne possèdent pas d’organes qui leur permettraient cela.

Toutes les araignées tissent des toiles

Si les araignées sont déjà très diversifiées dans leur apparence, elles le sont aussi dans leurs comportements… Et notamment leurs comportements de chasse !

On a souvent cette idée de l’araignée immobile sur sa toile, attendant passivement qu’une proie vienne s’y piéger d’elle-même. En réalité, il existe de nombreuses araignées qui n’ont pas du tout ce mode de chasse. Les araignées sauteuses (les Salticidae) par exemple, ces petites araignées aux grands yeux, chassent en s’appuyant sur leur vision et en pourchassant leurs proies dans la végétation. Les araignées-lynx (Oxyopidae) suivent à peu près le même modèle que les Salticidae. Certaines araignées-crabes (Thomisidae) chassent des pollinisateurs en se camouflant sur des fleurs. Si les araignées qui font partie des familles citées peuvent tout de même produire de la soie, elles ne s’en servent pas pour construire des toiles. Les araignées du genre Deinopis, elles, ont une technique de chasse plutôt curieuse. Elles tissent une petite toile qu’elles étendent entre leurs pattes avant et qu’elles jettent sur leurs proies !

Photographie d'une Deinopis, un genre d'araignées qui tisse une toile entre ses pattes avant qu'elles jettent sur leurs proies. César Culture G
Une araignée du genre Deinopis, avec sa toile prête pour attraper une proie.

Les araignées sont des insectes

Les araignées sont des arthropodes, comme les insectes, mais font partie de la classe des arachnides. Elles ont un corps en deux parties (le céphalothorax et l’abdomen), tandis que les insectes ont un corps en trois parties (la tête, le thorax et l’abdomen). Elles ont huit pattes et entre six et huit yeux, ce qui est plus que les insectes. Et contrairement à ces derniers, elles n’ont ni antennes ni ailes (et cette absence d’ailes arrange sans doute les arachnophobes) !

Les mygales sont exclusivement tropicales

Je ne finis peut-être pas sur le point le plus rassurant pour vous, mais oui, il existe des mygales qui ne vivent pas sous les tropiques ! Il existe même des mygales présentes… en France hexagonale. Rassurez-vous, si la plupart des mygales tropicales ne sont déjà pas si redoutables qu’on le croit, celles présentes dans nos régions le sont encore moins ! Sur la vingtaine d’espèces que l’on peut rencontrer en France hexagonale, la plus grande ne dépasse pas les quatre centimètres. L’une des plus communes, la Mygale à chaussettes, fait même à peine un centimètre ! Les mygales présentes en France sont plutôt discrètes et aucune ne possède de venin dangereux pour l’humain.

Photographie de deux juvéniles de myagles du genre Atypus. César Culture G
Des juvéniles du genre Atypus, un genre de mygales présent en France.

Les araignées forment un groupe qui présente une grande variabilité, tant dans leurs formes que dans leurs comportements. La plupart sont discrètes, fuient l’humain et ne mordent qu’en dernier recours. Bien loin d’être les animaux redoutables qu’on imagine qu’elles sont, les esprits curieux devraient s’y intéresser davantage tant les faits fascinants sont nombreux sur ces petites bêtes !

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