La géoingénierie pourrait-elle nous sauver du réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique est aujourd’hui une réalité incontestable à l’échelle mondiale. Cependant, les moyens de lutte contre ce dérèglement ne font pas tous l’unanimité parmi la communauté scientifique. Si ce phénomène est causé par les activités humaines, certains proposent de le contrer via la recherche scientifique. Ainsi, la géoingénierie se révèle être une potentielle solution…

Un cas particulier de géoingénierie : l’émission d’aérosols dans l’atmosphère

La géoingénierie regroupe les techniques utilisées par les humains pour contrôler le climat. Ces techniques visent à avoir une influence sur de nombreux paramètres naturels (précipitations, réchauffement climatique, développement de certains écosystèmes…). L’une des possibilités serait de diffuser des aérosols dans l’atmosphère au-dessus des pôles. Le but serait de réfléchir une partie des rayonnements solaires, pour limiter la quantité d’énergie solaire qui pénètre dans l’atmosphère et donc, limiter le réchauffement climatique.

Cette technique pourrait, en principe, permettre de tenir l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici à 2100, tel qu’énoncé dans l’Accord de Paris sur le climat de 2015. Ensuite, de manière plus ciblée, cette technique pourrait permettre de réduire la fonte des glaces aux pôles, régions qui se réchauffent plus rapidement que le reste du globe. Indirectement, c’est donc aussi de l’élévation du niveau des eaux dont on parle. Rappelons ici cependant que l’élévation de ce niveau dépend de la fonte des glaces terrestres et non pas de la banquise.

Des scientifiques évaluent la possibilité d’insérer des aérosols dans l’atmosphère pour réfléchir les rayons solaires
Des scientifiques évaluent la possibilité d’insérer des aérosols dans l’atmosphère pour réfléchir les rayons solaires

Pourquoi cette technique est-elle controversée ?

Cependant, la pulvérisation d’aérosols pourrait également aggraver le dérèglement climatique de manière plus locale. Cette technique pourrait engendrer une déstabilisation climatique notamment sur les moussons, avec davantage d’ouragans et de sécheresses…

Certains exemples d’éruptions volcaniques majeures, dont s’inspire cette idée, illustrent bien les enjeux auxquels elle fait face. À la suite de l’éruption volcanique de l’année 536, notre planète a été plongée dans l’obscurité pendant près d’un an. La baisse des températures constatée a également entrainé une famine à l’origine de l’une des pires épidémies de peste. Enfin, le dernier enjeu repose sur le risque d’une potentielle déresponsabilisation des activités anthropiques. Le risque serait donc l’abandon potentiel des politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Eruption volcanique du Sinabung qui a déstabilisé localement le climat du Sumatra qui inspire la géoingénierie
Eruption volcanique du Sinabung qui a déstabilisé localement le climat de Sumatra

Ce que nous disent les scientifiques à propos de la géoingénierie

Ben Kravitz, doctorant au Laboratoire National du Pacifique Nord-Ouest, est un des acteurs principaux de la recherche sur la pulvérisation d’aérosols. Il s’intéresse aussi bien à ses possibles conséquences qu’au lieu le plus adapté à leur utilisation. Le 31 janvier 2011, il publiait un rapport sur Le Projet d’intercomparaison du modèle de géoingénierie (GeoMIP). 

En tant que scientifique, il cherche moins à exprimer des positions personnelles qu’à tenter d’établir les conditions objectives et les conséquences potentielles de cette technologie grâce à des modèles. Avec d’autres universitaires, l’objectif principal est d’évaluer les différents scénarios plutôt que de promouvoir ou de rejeter catégoriquement une approche spécifique. Malgré tout, les rapports mettent souvent davantage en avant les risques que les bienfaits de la technique. 

Finalement, la géoingénierie demeure assez inconnue. Si les scientifiques s’efforcent de trouver des techniques pour lutter contre le dérèglement climatique, ils nous rappellent également l’importance de la réduction des émissions anthropiques. Sur ce point, ils sont à peu près tous d’accord…

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