Rien n’est laissé au hasard dans la nature. Tout a une utilité et un rôle spécifique à jouer. Pour pouvoir survivre face aux prédateurs et aux conditions parfois hostiles à la vie, tous les organismes doivent s’entraider et mutualiser leur force. C’est ce qu’on appelle la symbiose, qui signifie « vivre ensemble » et qui fascine le monde scientifique depuis des décennies.
Comment fonctionne la symbiose ?
La symbiose est un processus naturel absolument incroyable. Elle concerne tous les êtres vivants, tels que les bactéries, les végétaux, les animaux ou les humains. Les scientifiques affirment qu’elle a été l’un des facteurs les plus importants pour l’évolution des espèces. En effet, ces dernières ont créé un système d’interactions et de coopération qui leur permet de s’adapter face aux aléas et aux agressions.
Concrètement, la symbiose est une association durable entre au minimum deux organismes différents, dits symbiontes ou symbiotes, et qui profite à au moins l’un d’entre eux. Elle peut être continue, c’est-à-dire durer tout le temps de vie des espèces. Elle peut également être discontinue. C’est le cas pour les abeilles qui, en se nourrissant du nectar des fleurs, vont les polliniser et leur permettre de se reproduire.
La symbiose est dite obligatoire lorsque la survie de l’un des symbiotes dépend de cette relation. Elle est facultative si les espèces peuvent survivre indépendamment. Il existe ainsi plusieurs types de symbioses. La première est dite endosymbiose lorsque l’une des espèces vit à l’intérieur d’une autre. La deuxième est l’ectosymbiose, dans ce cas, un organisme vit sur la surface externe d’un hôte. Ensuite, il y a la symbiose conjonctive, les symbiotes vont ici s’associer pour ne former qu’un seul ensemble. Enfin, la symbiose disjonctive englobe toutes les symbioses restantes.
Souvent, on considère que les espèces tirent nécessairement des bénéfices de la symbiose (il s’agit du mutualisme), mais c’est faux ! Il existe également de nombreux cas où seul l’un des symbiotes est avantagé tandis que l’autre n’en tire aucun profit (c’est le commensalisme) voire elle lui est nuisible (c’est le parasitisme).

Celle dite mutualiste
Dans le cadre d’une relation mutualiste, deux espèces vont s’associer et s’entraider pour survivre et faire face aux prédateurs. Cette liaison est la première à avoir été observée par les scientifiques grâce à l’étude du lichen. Ce dernier est en effet issu de l’union d’une algue et d’un champignon. Le champignon va servir de protection à l’algue et l’algue va lui partager des ressources énergétiques. Grâce à ces échanges, le lichen peut survivre quel que soit le milieu.
De nombreuses autres symbioses mutualistes ont été révélées par la science. La symbiose rhizobienne est un lien créé entre les bactéries contenues dans les racines des légumineuses. Les bactéries fixent l’azote utilisé par la plante, tandis que la plante leur fournit des glucides. Il existe également des échanges entre les arbres et les champignons : les arbres réalisent la photosynthèse et fournissent de l’oxygène et des nutriments. Quant aux champignons, ils apportent de l’eau et des sels minéraux.
La symbiose dite parasitaire
Ce type de relation est déséquilibrée pour les symbiotes. En effet, l’un d’eux va tirer tous les bénéfices au détriment de l’autre. Le parasite exploite les ressources de son hôte jusqu’à détruire sa santé et son bien-être, parfois jusqu’à causer sa mort. C’est le cas des champignons parasites de plantes, tel que le mildiou.
Encore une fois, il existe différents types de relations parasitaires. La première est l’ectoparasitisme, dans ce cas, le parasite va se nourrir directement sur son hôte et pourra lui transmettre des maladies, comme par exemple les tics chez l’être humain ou les puces avec les animaux. Ensuite, une espèce peut également coloniser l’organisme d’un autre individu à son insu et manipuler son comportement, c’est l’endoparasitisme. Il existe également le kleptoparasitisme, comme son nom l’indique, le parasite va voler la nourriture et les ressources produites ou regroupées par un autre.
La symbiose dite commensaliste
Dans le cadre de cette symbiose, seul l’un des symbiotes tirera des avantages de la relation. L’autre n’aura aucun impact, ni positif ni négatif. Il existe également plusieurs types de commensalisme. Le premier est appelé phorésie, dans ce cas une espèce en utilise une autre pour être transportée. Par exemple les balanes se fixent aux baleines pour se déplacer et se nourrir, ce qui n’a pas de conséquence pour la baleine. Ensuite, l’inquilinisme, comme dans une relation parasitaire, un organisme va vivre dans un hôte, mais ici il n’y aura aucun désavantage pour l’hôte. Enfin, le métabiose : lorsqu’un individu meurt, une espèce va s’installer dans les restes laissés vacants, comme c’est le cas des champignons saprophytes.
La symbiose est une relation fondamentale pour la survie et l’évolution de toutes les espèces. Mais il existe également des échanges entre les organismes non symbiotiques où l’une des espèces va volontairement nuire à une autre sans pour autant en tirer un quelconque bénéfice, c’est ce qu’on appelle l’amensalisme. Cela est fréquemment dû à une compétition entre les individus. C’est le cas par exemple du noyer noir qui, par ses racines, fabrique un produit chimique (le juglone) qui causera la mort des plantes situées à proximité.