Tu connais sans doute quelqu’un dans ton entourage qui répète inlassablement cette phrase « moi, je ne mange pas d’animaux ». Parmi ses motivations, cette personne explique sûrement que consommer de la viande, c’est mauvais pour la planète. Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que la viande pollue vraiment l’environnement ? Nous faisons un petit décryptage pour toi !
Pourquoi la viande pollue-t-elle ?
Chaque année dans le monde, des dizaines de milliards d’animaux sont tués pour être consommés. En 2017, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 323 millions de tonnes de viande ont été produites. Cette fabrication massive engendre de graves conséquences pour l’environnement, que ce soit au niveau de la déforestation, de l’utilisation d’eau potable ou du réchauffement climatique.
En effet, lorsque l’on parle de pollution liée à la production de viande, on prend en compte divers éléments. Tout d’abord, l’élevage des animaux en lui-même. Mais aussi toutes les activités connexes, comme le transport des bêtes ou encore l’épandage de pesticides dans les champs de céréales destinées à leur alimentation, tels que le soja ou le maïs.
Ainsi, selon les dernières estimations publiées par le FAO le 8 décembre 2023, la production de viande est responsable de 12 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Environ 5 % de ces émanations concernent le CO2, soit 7 milliards de tonnes rejetées. 52 % concernent le protoxyde d’azote et 43 % le méthane.
En fonction des animaux élevés, du pays dans lequel on se trouve et des méthodes d’exploitation employées, les impacts sur l’environnement seront différents. Comme tu le sais sûrement, les vaches sont en haut du palmarès en matière d’empreinte carbone. Elles réalisent à elles seules environ 62% des émissions du secteur agricole au niveau mondial. Pourtant, elles ne représentent que 22% de la consommation de viande.
Les cochons sont les animaux les plus consommés dans le monde. Or, leur élevage produit 9% des émissions tandis que les poulets sont responsables de 8% d’entre elles.
Les différentes pollutions causées par l’élevage d’animaux
En plus des émissions de gaz à effet de serre, les élevages d’animaux et la production de céréales exploitent énormément de terres ! Elles occupent plus de 70 % des surfaces agricoles mondiales. Et, pour pouvoir étendre leurs exploitations au maximum, les éleveurs et agriculteurs n’hésitent pas à couper ou à incendier les arbres. Chaque année, ce sont 13 millions d’hectares de forêt qui partent en fumée dans le monde. C’est d’ailleurs le cas de la forêt amazonienne, située dans les pays sud-américains comme le Brésil.
L’agriculture utilise également une grande quantité d’eau, en réquisitionnant à elle seule environ 70% de cette ressource. 40% des cultures mondiales de céréales sont consacrées à l’alimentation des bêtes. Par conséquent, l’eau est majoritairement utilisée pour contribuer à la productivité des élevages. Par exemple, pour un kilo de bœuf, 13 500 litres d’eau ont été nécessaires, tant pour l’irrigation des champs que pour l’hydratation de l’animal.
Enfin, les excréments du bétail sont fortement concentrés en nutriments. Lorsqu’ils sont rejetés dans la nature (après un traitement parfois défaillant en station d’épuration), ils sont source de pollution non négligeable. On le voit d’ailleurs en Bretagne, premier département de France dans l’élevage intensif de cochons ! L’océan et les plages sont pollués par les algues vertes, causant parfois la mort d’animaux sauvages et d’humains.
Devenir vegan ou végétarien, la solution pour moins polluer ?
La consommation de viande annuelle est estimée à 85 kg par français et par an en moyenne. Pourtant, aujourd’hui, de plus en plus de citoyens souhaitent agir individuellement pour réduire leur empreinte carbone. Certains trient consciencieusement leurs déchets. D’autres refusent de voyager en avion ou encore décident de supprimer leur consommation de viande en devenant végétariens ou vegans.
D’après des études scientifiques, les options végétaliennes sont beaucoup moins néfastes pour la planète. Ainsi, la généralisation du régime flexitarien (consommation réduite de viande) voire végétarien permettrait de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Selon les études, cela permettrait d’économiser environ 5 à 6 gigatonnes de CO2 par an.
Pourtant, à l’heure actuelle, la végétalisation des repas reste compliquée à adopter pour la grande majorité des français. Ces derniers sont attachés à leurs traditions et critiquent durement l’alimentation végétale, faisant complètement fi de ses apports bénéfiques pour l’environnement et la santé. On constate d’ailleurs que, contrairement à toutes les préconisations, la consommation de viande croit à travers le monde et devrait augmenter de 21 % entre 2020 et 2050.
Pour lutter contre la pollution liée à la production d’animaux pour la consommation, il est fondamental de mettre en place des solutions durables. Déjà, il est important de réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre. Cela passe notamment par la suppression de toutes les importations d’animaux et de céréales. Les agriculteurs doivent réduire l’utilisation de pesticides et passer à un mode d’agriculture biologique, bien loin de l’élevage intensif. Le consommateur peut faire le choix d’une consommation éthique et responsable. Pour cela, il doit privilégier les circuits courts et consommer de la viande locale.