Le Néon : l’identité culturelle de Hong Kong Néon


« Il s’agit d’un artefact très important dans l’histoire visuelle de Hong Kong »

Omniprésentes dans les rues de Hong Kong, les enseignes de néons ont longtemps fait partie de l’identité visuelle de la mégalopole. Ainsi, elles ont largement contribué à son rayonnement culturel à travers le monde. Toutefois, depuis une vingtaine d’années, les autorités chinoises ont pris des mesures drastiques pour les faire disparaître. Si en 2016 c’était encore plus de 120 000 néons qui se chevauchaient les uns sur les autres pour illuminer la ville, aujourd’hui il n’en reste pas plus de 500. Bien que cette politique d’épuration soit appliquée dans un souci d’hygiène et d’économie d’énergie, de nombreuses communautés d’artistes la voient d’un autre œil. 

Faire briller son enseigne : la meilleure des publicités 

Les néons, l’identité visuelle de Hong Kong
Histoires de Néons dans les rues de Hong Kong 

Pour les habitants de Hong Kong, les néons reflètent l’histoire de la ville. Ils reflètent l’époque où elle devient un lieu de croisement entre la culture occidentale des 50s et la culture traditionnelle chinoise. Une rencontre qui a lieu après la seconde guerre mondiale lorsque la région passe sous protectorat britannique. À ce moment-là , l’économie de la ville est en plein essor grâce à l’industrie manufacturière. La société de consommation se développe et les achats se font principalement en physique. À ce moment là celui qui brillera le plus fort attirera le plus de clients.

Toutes les entreprises s’y mettent. Du restaurant au salon de mah-jong en passant par les prêteurs sur gages, chacun veut un néon plus grand que le voisin. Finalement on finit par les utiliser pour tout. Imaginons par exemple la courgette d’une étale indiquée par un gros néon. Sympa et pratique si on aime la courgette.

Le Néon, bientôt 11ème art ?

Néon
L’artisanat du Néon


Depuis les années 90, principalement par souci d’hygiène, le gouvernement chinois a multiplié les programmes pour supprimer les enseignes lumineuses des rues. Bien que le néon fasse partie de l’identité de certains commerces, tous ont dû se conformer au code de la construction. Mais il y a une justice. L’enlèvement récent de certains des plus grands panneaux de la ville a paradoxalement donné une autre image à la culture du néon.

Aujourd’hui, rares sont ceux qui maîtrisent encore la fabrication artisanale du néon et ce qui était un outil purement marketing devient progressivement une nouvelle forme d’art dont il faut préserver l’histoire et le savoir-faire. Ainsi certains néons de Hong Kong sont précieusement stockés en attendant de briller à nouveau lors d’expositions temporaires. Peut-être rejoindront-ils la liste des arts officiellement reconnus.  Pour l’instant, nous en sommes à 10. Le premier étant l’architecture, le 7ème, le plus connu, le cinéma et le 10ème, et dernier, les jeux vidéos. 

Industrialisée et démocratisée, la culture du néon n’a pas échappé à notre société de consommation. Aujourd’hui, ce tube fluorescent est devenu très tendance pour pimper notre intérieur. Mais si le néon soucoupe volante ou « Kiss » au-dessous du canapé ne surprend plus personne, il se pourrait bien que dans les années à venir on puisse observer d’authentiques néon des 60s sur les murs de musées qui leur seraient dédiés. Un Art à suivre.

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