Si aujourd’hui la vie de footballeur fait rêver (prenez l’exemple du nouveau contrat de Neymar à Al Hilal pour 160 millions d’euros sur deux ans), cela n’a pas toujours été le cas. En mai 68, des footeux ont ainsi décidé de faire grève, dans la lignée des étudiants syndicaux et étudiants.
Avant toute chose, mai 68, c’est quoi ?
Mai 68 est un symbole de la révolte des syndicats et des étudiants. Grève générale, occupations d’usines, blocus étudiants, ces événements ont non seulement entraîné une paralysie de l’économie et de l’administration française, mais ont marqué toute une génération. Pour de nombreuses générations, Mai 68 demeure le mouvement social français le plus important du XXème siècle.
Si toutes les catégories socio-économiques ont été concernées par les événements de Mai 68, les sportifs n’y ont pas échappé. C’est le cas notamment des footballeurs.
Pourquoi les footballeurs ont aussi fait mai 68 ?
Certes, le mouvement de grève au sein du monde du football n’a pas été aussi populaire que la révolte étudiante par exemple, mais il aura tout de même marqué le fonctionnement de ce sport.
En effet, le football devient de plus en plus populaire dans les années 50 : les clubs se multiplient, les compétitions se développent, des stars naissent. Pourtant, l’empreinte des clubs sur leurs joueurs se fait de plus en plus forte. Raymond Kopa, grand attaquant du stade de Reims déclare en 1963 que les « joueurs sont des esclaves ». Sous l’impulsion de personnalités comme le journaliste François Thébaud, fondateur de la revue Miroir du Football, la lutte prend forme.
Le 22 mai 1968, des manifestants se rendent au siège de la Fédération Française de Football pour y occuper les lieux. La Fédération Française est visée : « leurs intérêts égoïstes de profiteurs du sport » exploitent les sportifs, et il est grand temps que la Fédération rende « le football aux 600 000 footballeurs » comme le montraient les banderoles affichées au moment de l’occupation.
Quelles mesures ont été prises ?
Certes, cette occupation était plutôt anecdotique. Pourtant, elle aura montré que le football , et le sport en général, est un pan de la société. Après cinq jours de siège, le mouvement prend fin. Certains dirigeants de la Fédération furent ainsi chassés de leurs postes. Mais surtout, le « contrat à vie » a disparu.
En effet, jusque-là, un footballeur signait pour un club et restait à sa disposition jusqu’à ses 35 ans. Cette avancée est majeure et donne lieu à de nombreuses discussions sur le statut du contrat liant le joueur à une entité. Un nouveau statut professionnel naîtra quelques années plus tard.
Malgré d’évidents progrès, les instigateurs de la lutte étaient tout de même mitigés. André Merelle, une des têtes de proue du mouvement, déclare que « le football reste le domaine d’autocrates non éclairés ». Une phrase assez énonciatrice lorsque l’on voit l’état actuel du football français, empêtré dans de nombreux scandales politiques et financiers…