À la fin des années 1950, les relations entre la Chine et l’Union soviétique sont tendues. Malgré leur alliance communiste, des divergences idéologiques existent. En cause ? Mao cherche à renforcer la position de la Chine sur la scène mondiale. Lorsqu’une rencontre avec Nikita Khrouchtchev est organisée en 1958, Mao voit là l’occasion d’affirmer sa supériorité, malgré une volonté officielle d’apaiser les différends avec la Russie. Une supériorité qui s’affirme lors de la “piscine de la discorde”…
Une rencontre au sommet… en maillot de bain !
Lors de la visite de Khrouchtchev, Mao Zedong organise une rencontre dans une piscine privée. Le Soviétique, qui ne sait pas nager, se retrouve dans une position délicate. Mao, en revanche, est un nageur aguerri. Pour lui, c’est une occasion d’affirmer son autorité de manière subtile mais indéniable.
Lorsque Mao invite Khrouchtchev à rejoindre la piscine, le geste semble cordial. Mais la réalité est toute autre. Khrouchtchev, conscient de ses faiblesses aquatiques, hésite, mais finit par accepter. Soucieux de ne pas perdre la face, il ne pouvait refuser une “simple baignade”. Ce moment, désormais historique, devient une véritable démonstration de supériorité physique et psychologique de Mao sur son homologue soviétique.
La déstalinisation par Khrouchtchev : une trahison selon Mao
Lors du XXe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique en 1956, Khrouchtchev présente un “rapport secret” proposant la déstalinisation. Ce rapport accuse Staline, l’ancien dirigeant soviétique, de falsifications historiques grossières. Il souligne aussi les traits de personnalité narcissiques de Staline, qui auraient causés de grands préjudices. Les « pays frères », c’est-à-dire les autres partis communistes, n’étaient toutefois pas présents pour assister à ce rapport.
Mao Zedong, en apprenant les propos tenus au cours du congrès, refuse de reconnaître la légitimité de Khrouchtchev. Mao respectait Staline, qui avait qualifié la Chine de « phare mondial du socialisme ». Bien que Mao n’était pas fondamentalement opposé à une critique de Staline, il rejetait la méthode employée par Khrouchtchev et le caractère inconditionnel des condamnations.
Finalement, Khrouchtchev décide de rompre la plupart des traités avec la Chine, y compris celui de 1957 portant sur l’assistance technique nucléaire et la mise en place d’une flotte commune de sous-marins nucléaires. Mao, souhaitant que la Chine reste indépendante, soutient cette rupture. Le Parti communiste chinois (PCC) se détache ainsi du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS), inversant les rôles entre l’élève et le maître.