Marlon Brando refuse son Oscar du meilleur acteur

Marlon Brando : le golden boy d’Hollywood qui a refusé un Oscar

Vous associez probablement le nom de Marlon Brando à ses rôles tels que ceux dans Un Tramway nommé Désir ou Le Dernier Tango à Paris. Mais c’est avant tout pour celui de Don Corleone dans la trilogie du Parrain que Marlon Brando passe en 1972 au rang d’acteur culte. Ainsi, Il remportera pour ce film l’Oscar du meilleur acteur. Mais saviez-vous que ce rôle-titre est également celui qui lui a permis de faire avancer une cause sociale aux Etats-Unis ?

Marlon Brando, de la star à l’icône

Subtil mélange entre beau-gosse et rebelle, Marlon Brando est l’un des acteurs les plus emblématiques de cette époque où le cinéma passe du noir et blanc à la couleur. Il remporte en 1955 l’Oscar du Meilleur Acteur pour son interprétation de Terry Malloy, dans Sur Les Quais d’Elia Kazan. C’est d’ailleurs le même réalisateur qui l’avait révélé au grand public pour sa prestation dans Un Tramway Nommé Désir.

Marlon Brando
Marlon Brando – Domaine public

Marlon Brando a tracé la voie pour Christian Bale, Meryl Streep, Al Pacino, ou encore Marion Cotillard. Car à l’instar de ces vedettes du 7ème art, il est un adepte du method acting. Cette méthode a initialement été créée pour le théâtre. Le method acting pousse les acteurs à piocher dans leurs propres émotions et motivations. Il leur permet ensuite de composer leurs rôles avec justesse et puissance.

Devenu figure de proue de cette méthode encore nouvelle à l’époque, il enchaîne les succès dans les années 1950, et s’impose comme l’une des figures emblématiques d’Hollywood. Mais en 1972, l’acteur sort d’une décennie de longs-métrages aux succès inégaux. Pour se relancer, il accepte de jouer dans le premier succès d’un jeune réalisateur qui monte : Francis Ford Coppola.

L’offre qu’il ne pouvait pas refuser

La performance de Marlon Brando en Don Corleone est saluée par la critique et les spectateurs. Du jeune beau gosse à qui tout sourit, l’acteur entre subitement dans une autre dimension, avec ce rôle aux antipodes de son image. Car en effet, même si l’on retient de lui cette figure du vieillard patriarche régnant en maître sur la mafia de New York, l’acteur n’a que 48 ans au moment du tournage. Une vraie performance.

Affiche du Parrain, film de Francis Ford Coppola (1972) - source : Allociné
Affiche du Parrain, film de Francis Ford Coppola (1972) – source : Allociné

Le film est un triomphe. Il obtient 9 nominations à l’édition 1973 des Oscars, dont il raflera 3 statuettes. Mais Marlon Brando ne souhaite pas participer à la cérémonie. Révolté par la manière dont l’industrie du cinéma traite les minorités dans ses productions, il propose à l’activiste et actrice Sacheen Littlefeather de refuser le prix en son nom. Montée sur scène en costume apache traditionnel, celle-ci lit un extrait du discours qu’elle adressera plus tard à la presse. La réaction du parterre est mitigée, et quelques huées se mélangent à de francs applaudissements.

Sacheen Littlefeather lisant le discours à la presse - Photo de Rick Browne, Los Angeles Times - Domaine Public
Sacheen Littlefeather lisant le discours à la presse – Photo de Rick Browne, Los Angeles Times – Domaine Public

La réaction de Marlon Brando

Plusieurs années plus tard, l’acteur explique n’avoir pas été surpris par cette réaction : “Je pense que c’est moi qu’ils huaient plutôt qu’elle, car j’ai introduit un peu de réalité dans leur monde fantasmé et j’ai gâché leur moment sacro-saint. Mais le problème était plus important qu’une récompense à ce moment-là.”

Une cérémonie qui fera date, et un choix qui ancre encore un peu plus le statut de légende de Marlon Brando, qui s’est éteint une trentaine d’années plus tard, à l’âge de 80 ans.

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