Les limules forment un groupe d’animaux à l’allure bien curieuse. En-dessous de leur carapace, elles renferment un sang bleu précieux pour la recherche biomédicale. Voyons dans cet article qui elles sont, leurs origines ainsi que l’utilisation qui est faite de leur sang.
Qui sont les limules ?
Les limules, aussi surnommées crabes fer à cheval, désignent une famille d’arthropodes aujourd’hui répartie en 3 genres et 4 espèces différentes dans le monde. Elles peuvent mesurer jusqu’à 70cm avec leur queue et peser 5kg. Elles peuvent vivre jusqu’à 20 ans et ne deviennent matures sexuellement qu’à partir de 9 ou 10 ans. Les limules vivent en groupe ou en solitaire et se promènent sur les fonds sableux la nuit à la recherche de proies. Celles-ci sont le plus souvent des mollusques ou des vers. Leurs populations vivent sur les côtes est de l’Amérique du Nord et de l’Amérique centrale, ainsi qu’en Asie du sud-est.
Malgré leur carapace d’allure solide, les limules ne sont pas exemptes de prédateurs. Elles peuvent être victimes de requins, de poissons, de tortues marines, d’oiseaux… Ou même de mollusques et de crustacés, notamment au stade d’œuf. Un prédateur surpasse cependant ceux cités au-dessus : l’humain. Jusqu’au 20e siècle, les limules étaient capturées pour leur chair, mais aussi pour servir d’engrais. Leur nombre a fortement chuté à cause de cette exploitation, qui a fini d’elle-même par se réduire. Aujourd’hui, elles restent tout de même exploitées notamment pour leur utilité en médecine, mais nous y reviendrons plus bas !
Des animaux aux origines anciennes, plus proches des araignées que des crabes
Contrairement aux apparences et à leurs surnoms, qui incluent souvent le mot « crabe », les limules ne sont pas des crustacés ! Elles sont même plus proches des araignées et des scorpions que des crabes. En effet, elles font partie comme ces derniers du groupe des arthropodes chélicérés. Cela signifie que, comme les arachnides, elles possèdent des chélicères. Ces dernières sont des pièces buccales qui servent de mandibules.
Les limules sont souvent qualifiées de « fossiles vivants », en raison de leur origine remontant à 450 millions d’années. Cependant, cette expression est trompeuse. Si elles semblent avoir une apparence archaïque, cela ne signifie pas pour autant qu’elles n’ont pas évolué et changé par rapport à leurs ancêtres.
Un sang bleu très précieux
Comme d’autres animaux tels que le rat-taupe nu ou l’axolotl, la limule possède des caractéristiques qui ont attiré l’attention d’équipes de recherche.
Le sang bleu des limules suscite l’intérêt des scientifiques depuis plusieurs décennies. Sa jolie couleur bleue provient du cuivre qu’il contient. Surtout, il a pour propriété de coaguler immédiatement lorsqu’il entre en contact avec des toxines bactériennes. De fait, il est très intéressant pour tester l’innocuité de certains produits médicaux, comme des vaccins, des médicaments ou des instruments de médecine.
Le test qui consiste à utiliser le sang des limules pour tester les produits médicaux se nomme le « LAL test » (LAL pour lysat d’amœbocytes de limule). Malheureusement, le prélèvement de sang qu’il demande entraîne l’exploitation d’environ 500 000 limules chaque année. Et si en Amérique les individus sont relâchés après ces prélèvements, une partie non négligeable (5 à 30%) d’entre eux en meurent.
Dans d’autres pays, comme en Chine, aucune obligation de les relâcher n’existe. Cette exploitation a un impact sur les populations de limules en elles-mêmes, mais peut aussi affecter de nombreuses autres espèces qui se nourrissent de leurs œufs. Heureusement, certaines des compagnies engagées dans la recherche biomédicale souhaitent diminuer leur utilisation de sang de limule au profit d’un composé artificiel aux mêmes propriétés.
Les limules désignent un ensemble de quatre espèces actuelles, qui peuvent vivre longtemps dans les eaux de l’Amérique et de l’Asie. Plus proches des araignées que des crabes, elles ne font pas partie des crustacés. Exploitées pendant longtemps pour leur chair, elles restent aujourd’hui toujours utilisées à des fins médicales.
