Toussaint Louverture était un leader révolutionnaire et général haïtien. Il a joué un rôle important dans la lutte pour l’indépendance d’Haïti au début du XIXe siècle. Né esclave vers 1743 à Saint-Domingue, qui est maintenant Haïti, il a acquis lui-même sa liberté. Il s’est distingué en tant que chef militaire pendant la Révolution haïtienne. En effet, Haïti proclame son indépendance en 1804, soit à peine un an après sa mort, en 1803.
Un esclave affranchi dès son enfance
Toussaint Louverture nait dans la colonie française de Saint-Domingue au début des années 1740. Sa jeunesse est peu connue du grand public et des historiens. Initialement un domestique, probablement cocher, il aurait été le fils d’un prince africain, selon des rumeurs de son vivant. Cependant, l’historien Bernard Gainot suggère que le mythe d’une ascendance royale pourrait résulter du fait que Toussaint est capable de lire et écrire. Selon l’historien, ces compétences impressionnent les autres esclaves, bien qu’il n’ait été alphabétisé qu’en 1779, à l’âge de 38 ans.
Servant d’abord comme esclave domestique sur l’habitation Bréda, au nord de l’île, le gérant Bayon de Libertat protégeait Toussaint. Il obtient dans un premier temps une liberté de savane c’est-à-dire la liberté de mouvements sans l’affranchissement. Ce dernier aurait eu lieu en 1776 mais, selon certains historiens, cette liberté totale reste ambiguë. Après avoir pris le nom de son ancienne habitation, Bréda, Toussaint, vers 1779, dirigeait une exploitation agricole produisant du café au Petit-Cormier, avec treize esclaves, dont Jean-Jacques, son futur successeur.
Toussaint Bréda représente, dès lors, un exemple d’ascension sociale des esclaves sous l’Ancien Régime. À l’aube de la Révolution française, sa situation était relativement aisée. Cependant, son destin prend un tournant majeur alors que les événements de la Révolution haïtienne se déroulent, faisant de lui un leader incontesté et une figure-clé dans la quête de l’indépendance d’Haïti.
Toussaint Louverture : le porte-drapeau de l’indépendance d’Haïti
En 1793, les Espagnols offrent aux révoltés haïtiens un refuge et la liberté en échange de leur soutien militaire. Toussaint Bréda, est à la tête d’une armée de 4 000 individus. Il se distingue rapidement par ses talents militaires et sa discipline. Ses compétences lui valent une promotion au rang de lieutenant-général. À cette époque, il échange son nom Bréda pour Louverture. Toussaint s’émancipe rapidement de la tutelle des Espagnols, en entretenant des relations avec le camp français. En 1795, les Espagnols vaincus signent la paix avec la France et lui cèdent Santo Domingo. Toussaint Louverture domine alors la province du Nord.
En 1801, Napoléon Bonaparte nomme Toussaint capitaine-général de Saint-Domingue, c’est-à-dire le deuxième personnage de la colonie après le représentant légal de la France sur place. En réponse, Toussaint Louverture promulgue une constitution autonomiste. Il se nomme alors lui-même gouverneur à vie de Saint-Domingue, qui reste cependant une colonie française. Il se garde aussi la possibilité de désigner son successeur. Napoléon envoie alors un corps expéditionnaire français pour mettre fin à l’émancipation haïtienne. La réaction de Bonaparte est notamment motivée par l’affront perçu et la menace que représente Toussaint Louverture pour le maintien de Saint-Domingue dans l’Empire colonial français.
En février 1802, Leclerc débarque sur l’île sur ordre de Napoléon Bonaparte, lançant une offensive pour réprimer la rébellion. Malgré la supériorité numérique, Toussaint est rapidement défait. Malgré des pertes significatives, les troupes françaises sont victorieuses, provoquant la défection d’officiers haïtiens. Le 6 mai 1802, Toussaint Louverture capitule et les troupes de Naopélon l’assigne à résidence sur sa propriété dans l’île. Il sera ensuite déporté en France et finira ses jours en prison, en 1803.
L’après Toussaint Louverture
Quelques mois après la mort de Toussaint Louverture, Haïti a proclamé son indépendance devenant ainsi la première nation post-coloniale dirigée par d’anciens esclaves. L’indépendance de l’île met fin à la Révolution haïtienne et marquant une victoire significative contre l’oppression et l’esclavage.
Plusieurs hommages sont rendus au précurseur de l’indépendance de l’île. En 2003, l’aéroport international de Port-au-Prince (Haïti) a été rebaptisé aéroport international Toussaint-Louverture. En France, plusieurs villes comme Clermont-Ferrand, Lorient, Montpellier, Paris (11ème arrondissement) utilisent son nom pour désigner des rues.
Ainsi, Toussaint Louverture, d’abord esclave, s’est imposé progressivement comme un révolutionnaire audacieux contre l’oppression coloniale et pour l’indépendance et l’émancipation du peuple haïtien. Bien qu’il n’ait jamais vu de ses propres yeux l’achèvement de son action, la France et surtout Haïti lui reconnaissent son ambition et son dévouement.
