Deux perroquets volent au-dessus des arbres. Certaines espèces de perroquets vivent en couple. César Culture G

La vie de couple chez les animaux


Chez les animaux, certains individus forment un couple loyal toute leur vie. La vie en couple monogame est néanmoins loin d’être le modèle le plus représenté dans le règne animal. Si elle semble très fréquente chez les oiseaux, elle devient plus rare au sein d’autres groupes, notamment chez les mammifères. Et même lorsqu’elle existe, elle n’est pas gage de fidélité sexuelle ! Qui sont les animaux qui vivent en couple, ceux qui multiplient les partenaires, et pourquoi faire plutôt le premier ou le deuxième choix ?

Les animaux (plus ou moins) monogames

Au sein de certaines espèces, les individus partagent plusieurs mois, plusieurs années, ou même toute leur vie avec un seul partenaire. Les as de la monogamie chez les animaux, ce sont les oiseaux !

Nombre d’entre eux vivent en couples pérennes. La monogamie peut cependant ne pas être totale et prendre plusieurs formes. Certains oiseaux forment des couples durables en s’occupant ensemble de leurs petits, tout en se reproduisant parfois avec d’autres partenaires. D’autres oiseaux sont monogames seulement le temps d’une saison de reproduction. C’est le cas par exemple des canards colverts, qui changent de partenaire chaque année. Du côté des oiseaux qui restent vraiment longtemps ensemble, on peut citer certains perroquets ou pygargues. Ceux-ci forment des couples qui peuvent tenir jusqu’à ce que l’un des deux meure. Dans certains cas, les couples de cygnes peuvent également durer toute une vie. Il arrive néanmoins, notamment en cas de difficulté de reproduction, qu’une séparation se produise. Et là aussi, une vie passée ensemble n’exclut pas toujours quelques infidélités… 

Deux perroquets volent au-dessus des arbres. Certaines espèces de perroquets vivent en couple. César Culture G
Certaines espèces de perroquets forment des couples durables.

En dehors des oiseaux, d’autres animaux peuvent vivre en couples monogames, pour une ou plusieurs saisons de reproduction. C’est le cas notamment des castors, des loups gris, de certaines espèces de primates ou d’hippocampes et même des termites ! Encore une fois, la monogamie chez ces espèces peut admettre des infidélités.

Il faut en fait distinguer la monogamie sociale (vivre et s’occuper des jeunes avec un seul partenaire pendant une ou plusieurs saisons) de la monogamie sexuelle (s’accoupler avec un seul partenaire pendant une ou plusieurs saisons). Et tous les animaux considérés comme monogames ne cumulent pas forcément les deux ! Ce comportement serait en réalité très rare.

Ceux qui multiplient les partenaires

Abordons à présent un mode de vie bien plus répandu dans le monde animal : la polygamie ! Elle désigne chez les animaux le fait de s’accoupler et parfois d’élever sa descendance avec plusieurs partenaires. Certaines espèces sont dites polygynes ; les mâles se reproduisent avec plusieurs femelles. D’autres espèces sont polyandres ; les femelles se reproduisent avec plusieurs mâles. Parfois, polygynie et polyandrie se cumulent chez la même espèce. C’est le cas par exemple chez l’écureuil roux.

Chez les polygynes, on peut citer par exemple les gorilles (des animaux capables de records de force !). Ceux-ci vivent en groupes (appelés harems), organisés autour d’un mâle que l’on nomme « dos argenté ». Généralement, ces harems sont composés de 5 ou 6 femelles et de quelques jeunes. La polygynie existe aussi chez les chevaux, les otaries ou encore les hippopotames.

Du côté des polyandres, on retrouve par exemple les poissons-pêcheurs. Chez ces derniers les mâles, plus petits que les femelles, vont jusqu’à fusionner avec l’une d’elles pour s’accoupler. La femelle, quant à elle, peut accueillir plusieurs mâles.

Photographie d'une femelle poisson-pêcheur sur laquelle se trouvent plusieurs mâles qui ont commencé à fusionner avec elle. César Culture G
Une femelle poisson-pêcheur, sur laquelle plusieurs mâles ont commencé à fusionner.

On peut également citer certaines espèces de ouistitis, de fourmis ou d’abeilles comme espèces polyandres.

Essayer de faire deux catégories distinctes (monogamie vs polygamie) est finalement discutable, au vu de toute la variété des systèmes chez les animaux. Probablement vaudrait-il mieux voir la vie de couple chez les animaux comme un spectre ou un gradient. À une extrémité de celui-ci, on trouverait de rares espèces totalement monogames et à l’autre des espèces très volages, avec un tas de possibilités entre les deux.

Choisir entre la polygamie ou le couple monogame

Chez les animaux, on pourrait presque tout résumer à un but : il faut perpétuer l’espèce et surtout, transmettre le plus possible ses propres gènes. Il semble alors assez logique de faire le choix de la polygamie. En effet, un mâle qui va s’accoupler avec un maximum de femelles augmente ses chances de transmettre ses gènes à un grand nombre de descendants. À condition tout de même qu’il ait un accès à plusieurs femelles et que ses descendants puissent survivre sans soins paternels ! Pour une femelle, l’intérêt de s’accoupler avec de nombreux mâles peut paraître moins intuitif. Il n’est pourtant pas négligeable puisque, sans mauvais jeu de mots, cela lui permet (comme aux mâles) de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. En s’accouplant avec des mâles différents, elle favorise la diversité génétique de ses descendants.

Malgré les avantages énoncés de la polygamie et bien qu’elle soit plus rare, la monogamie existe aussi bel et bien au sein du règne animal. Comment expliquer cela ? De nombreuses hypothèses ont été proposées par diverses équipes de recherche, mais la réponse reste encore incertaine. Surtout, l’explication derrière l’occurrence de la monogamie dépend probablement de plusieurs facteurs, mais aussi des groupes étudiés. Un facteur qui explique que les oiseaux soient très monogames n’expliquera pas forcément que des mammifères le soient. Parmi les facteurs potentiels en faveur de la monogamie, on peut tout de même citer les contraintes spatiales ; population peu dense, avec des partenaires éparpillés ou un manque de mobilité.

Loin d’être la norme dans le monde animal, la monogamie peut même revêtir des définitions et aspects assez divers. Si certains animaux se lient pour la vie, les infidélités ou la polygamie assumée sont beaucoup plus courantes. Ces dernières permettent notamment de contribuer à la diversité génétique de leurs descendances.

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