Les zones humides sont des milieux caractérisés par la présence d’eau douce, salée ou saumâtre, en surface ou dans le sol, en permanence ou temporairement. Ces écosystèmes à mi-chemin entre des environnements terrestres et des environnements aquatiques sont riches en biodiversité et apportent de nombreux services à l’humain. Malheureusement, ce sont aussi des milieux fortement menacés.
Une grande diversité de milieux
Les zones humides sont très diverses et présentes à tous les niveaux du globe, des littoraux aux sommets des montagnes. On peut en citer de très nombreux types : tourbières, estuaires, lagons, étangs, marais, mangroves… Chacune avec ses spécificités. Certaines se trouvent un peu partout dans le monde, d’autres sont inféodées à des régions particulières. C’est notamment le cas des mangroves, des forêts des zones tropicales et subtropicales.
En France hexagonale, il existe aussi de nombreuses zones humides. Certaines sont peu étendues et discrètes, d’autres sont plus vastes et connues. Parmi ces dernières, on peut citer la baie du Mont Saint-Michel ou la réserve naturelle de Camargue. Les milieux humides en France pourraient couvrir environ 23% du territoire métropolitain selon certains travaux cartographiques. Ils accueilleraient environ 30% des espèces rares ou menacées présentes en France hexagonale.
Des zones humides précieuses
Les zones humides sont des milieux très riches en biodiversité, accueillant une faune et une flore souvent spécifiques à ces milieux. Certaines espèces en dépendent et ne pourraient survivre sans elles. C’est le cas des batraciens, qui regroupent grenouilles, crapauds, salamandres et tritons. Ces derniers dépendent directement de ces milieux pour leur reproduction. De nombreuses espèces d’oiseaux fréquentent également les zones humides. C’est le cas par exemple de la cigogne blanche, du héron cendré, du martin-pêcheur et de bien d’autres. Les poissons en dépendent évidemment également. Et la faune n’est pas la seule à y prospérer ! Ces milieux accueillent aussi de nombreuses espèces de plantes. Les joncs par exemple sont très représentatifs des zones humides, mais bien d’autres les peuplent.
Au-delà de la biodiversité qu’elles accueillent, les zones humides procurent également de nombreux services écosystémiques indispensables à notre propre survie. D’abord, elles peuvent fournir des ressources naturelles comme du bois, des poissons, des mollusques ou encore des plantes médicinales. Elles peuvent également servir de réservoirs en retenant l’eau en période d’inondation. Elles jouent un rôle non négligeable dans la purification de l’eau et sont des zones de stockage du carbone.
Des écosystèmes menacés
Selon l’IPBES, pas moins de 87% des zones humides ont disparu dans le monde entre le XVIIIe et le XXe siècle. En France, ce sont la moitié d‘entre elles qui ont disparu entre 1960 et 1990 selon un rapport interministériel. Les zones humides font en effet face à de nombreuses pressions, entre l’urbanisation, les drainages ou encore l’intensification de certaines pratiques agricoles. Tous ces facteurs peuvent mener à leur dégradation voire à leur disparition. Actuellement, certains projets comme l’A69 reliant Castres à Toulouse ou la LGV Toulouse-Bordeaux font débat. La mise en place de tels projets menace des sites naturels, dont des zones humides. En les menant à terme, nous mettons en danger les espèces qui dépendent de ces milieux, mais aussi notre propre sécurité.
Les zones humides constituent de formidables réservoirs de biodiversité, accueillant nombre d’espèces d’animaux comme de plantes. Ce sont cependant des milieux fragiles, qui subissent de nombreuses pressions liées aux activités humaines et que nous nous devons de protéger si nous ne voulons pas les voir complètement disparaître.
