Eh bien pour une fois oui ! Même si ce n’est pas aussi simple que ça, l’Alpinisme porte bien son nom. On peut aujourd’hui entendre parler de Pyrénéisme, d’Himalayisme ou encore d’Andysme, mais qu’est-ce que ces notions signifient-elles vraiment ? Comment est né l’Alpinisme ?
Les premières ascensions de l’histoire de l’alpinisme
La montagne et l’altitude ont toujours fait partie de la vie des humains. Nous avons déjà retrouvé des corps momifiés à plus de 3000 m d’altitude, comme celui de Ötzi datant de plus de 3000 avant Jésus-Christ. Durant l’antiquité, l’Etna est également source de fantasme, comme en témoigne l’empereur romain Hadrien qui le gravit pour observer le lever de soleil. Le philosophe Empédocle décide lui d’y mettre fin à ses jours en sautant du cratère central. Au moyen-âge, les ascensions peuvent aussi avoir des portées religieuses.
C’est en tous cas le motif de Bonifacius Rotarius d’Asti, qui gravit le Rochemelon (3538m) le 1er Septembre 1358. Mais c’est à la Renaissance que la pratique se modernise et commence à se rapprocher de l’approche moderne. En 1541, Conrad Gessner écrit une lettre intitulée « Admiration pour la montagne ». Il se dit être prêt « chaque année à faire l’ascension de quelques montagnes, à la saison où les plantes sont en pleine floraison, pour les examiner et procurer à son corps un noble exercice en même temps qu’une jouissance à son esprit. »
L’Alpinisme : une pratique sportive née dans les Alpes Européennes
Comme son nom l’indique, l’Alpinisme est né dans les Alpes ! Même si d’autres termes existent (Mountaineering en anglais, Pyrénéisme dans les Pyrénées, Himalayisme dans l’Himalaya ou Andisme dans la cordillère des Andes), l’alpinisme désigne l’activité sportive en haute montagne dans le monde entier.
Ce serait des anglais qui, de passage dans les Alpes à Chamonix, auraient découvert d’immenses glaciers et la beauté des montagnes alpines. En revenant à Londres, ils racontent à la haute sphère londonienne ce qu’ils y ont vu. L’Alpinisme comme pratique sportive vient de naître. Les anglais seront d’ailleurs les principaux grimpeurs au cours du 19ème siècle.
Le Mont-Blanc est officiellement gravi pour la première fois par Jacques Balmat et Michel Paccard le 7 Aout 1786. C’est à ce moment-là que le métier de guide se développe. Au départ, ce sont des chasseurs de chamois ou de cristallins qui accompagnent les valeureux anglais dans les Alpes. Après la tragédie du Mont-Blanc de 1820 du docteur Hamel, les guides se réunissent pour créer la première compagnie des guides à Chamonix en 1821.
Le début de l’âge d’or
Ce sont les britanniques qui entre 1854 et 1865 entreprirent l’ascension des plus hauts sommets des Alpes. Durant cette période, plus de 180 sommets importants furent conquis, la moitié d’entre eux par des alpinistes britanniques. En 1857, ils fondèrent le premier club d’alpinistes, l’Alpine Club, et engagèrent des guides locaux pour atteindre ces sommets majestueux.
Edward Whymper se distingue comme l’une des figures marquantes de l’alpinisme, accompagné des guides les plus talentueux de l’époque, tels que Michel Croz de Chamonix, Franz Biner de Zermatt et Christian Almer de Grindelwald. Ensemble, ils réussissent l’ascension de sommets emblématiques tels que les Grandes Jorasses, l’Aiguille Verte, la Barre des Écrins et le Cervin.
Finalement, l’Alpinisme est bel et bien né dans les Alpes. Aujourd’hui, la pratique s’est mondialisée, ce qui explique l’apparition de nouvelles notions pour inclure et pour rendre hommage aux différentes régions montagneuses. Mais mondialisation ne signifie pas forcément démocratisation !