Aujourd’hui, je me lance un défi dans ce monde où si peu de gens apprécient les araignées : essayer de vous convaincre que les araignées peuvent être gracieuses. Si vous avez cliqué sur l’article, j’ai mes chances ! Voici donc 5 espèces d’araignées que vous pourriez trouver plaisantes à regarder.
L’araignée coccinelle (Eresus sandaliatus), imitatrice de bêtes à bon Dieu
Le nom vernaculaire de cette espèce est assez évocateur et repose sur la coloration arborée par les mâles. Les femelles quant à elles sont de couleur majoritairement noire.
L’espèce est rare, de petite taille (1 à 2 cm maximum), mais les mâles ne passent pas inaperçus. Avec la coloration orange ou rouge vif de leur abdomen, ils ne manquent pas d’attirer l’œil ! Une coloration qu’ils n’arborent d’ailleurs qu’à partir de l’âge adulte.
Les araignées coccinelles vivent plutôt dans des environnements secs et sablonneux. Les individus y façonnent à même le sol des terriers tapissés de soie. Les œufs y sont pondus et les jeunes n’en sortent qu’après l’hiver. L’espèce est native d’Europe et classée en danger dans plusieurs pays où elle est présente. D’autres espèces d’araignées lui ressemblent beaucoup, avec des mâles portant le même type de motifs.
L’araignée sequin (Thwaitesia argentiopunctata) et son jeu de lumières
L’amatrice de sequins et de paillettes que je suis se devait de mentionner cette araignée. Comme son nom vernaculaire le suggère, cette araignée… brille. L’araignée en question, également surnommée araignée miroir, porte comme une mosaïque de plaques sur son abdomen qui réfléchissent la lumière. Cela peut donner l’impression qu’elle a une multitude de petits bouts de miroirs collés à l’abdomen. Ces « miroirs » sont en réalité composés de guanine, un produit issu de la digestion des araignées.
L’espèce se trouve en Australie et mesure à peine quelques millimètres. D’autres espèces du même genre, Thwaitesia, arborent des plaques similaires.
Les araignées paons (Maratus), toutes en couleurs
Celles-ci, vous en avez probablement déjà entendu parler ! Oui, il s’agit bien de ces petites araignées multicolores qui dansent pour séduire leurs partenaires.
Les araignées paons forment un genre d’araignées, composé d’une centaine d’espèces. Elles font partie de la famille des araignées sauteuses, ces petites araignées aux multiples talents. Elles ne se rencontrent qu’en Australie (à l’exception d’une ou deux espèces observables également en Nouvelle-Zélande), dans des habitats variés du pays.
Ce sont les mâles qui arborent des couleurs flamboyantes, variables selon l’espèce et l’individu. Les femelles sont souvent beaucoup plus ternes. En plus des couleurs que les mâles portent, pendant la cour, ils dressent et étendent leur abdomen. Ils lèvent également une de leurs paires de pattes puis effectuent des chorégraphies devant les yeux ébahis (ou pas) des femelles. Cette chorégraphie s’accompagne généralement de différents types de vibrations. Si le mâle se montre suffisamment convaincant, une femelle le choisira peut-être comme partenaire !
La mygale joyau du Brésil (Typhochlaena seladonia), le bijou d’Amérique du sud
Là je vais encore plus loin ; je vais essayer de vous convaincre que même une mygale peut être jolie ! Pour ça j’ai choisi la mygale joyau du Brésil (vu son nom, je ne suis pas la seule à la trouver magnifique). Avec ses jolies couleurs éclatantes, je suis sûre qu’elle peut vous séduire aussi.
Il s’agit d’une petite espèce de mygale ; entre 4 et 6 centimètres selon le sexe. Autre différence entre les mâles et les femelles : les mâles ont les pattes entièrement bleues tandis que les femelles ont les fémurs roses et le reste des pattes bleues.
Comme son nom vernaculaire le suggère, la mygale joyau peut se rencontrer dans les forêts humides du nord du Brésil. Elle y vit dans les arbres, se construisant un abri avec une trappe sous l’écorce de ceux-ci. Il s’agit d’une originalité chez les araignées qui vivent dans des terriers, celles-ci les élaborant généralement au sol.
Malheureusement, l’espèce est en danger d’extinction.
La misumène variable (Misumena vatia), reine des araignées-crabes
Pour cette espèce, on reste en France hexagonale ! La misumène variable fait effectivement partie des araignées-crabes que l’on rencontre sous nos latitudes. Elle est même assez commune et s’observe facilement sur les fleurs en fin de printemps ou début d’été. Elle excelle à la chasse aux pollinisateurs.
Non seulement elle arbore de jolies couleurs, mais elle peut en plus en changer en fonction de son environnement. Lorsqu’elle se trouve sur une nouvelle fleur, elle peut en quelques jours en adopter les mêmes teintes. Il s’agit d’une forme d’homochromie, une capacité qu’elle partage avec d’autres animaux. Les teintes sont tout de même limitées, variant majoritairement entre le blanc, le rose et le jaune. Néanmoins, cela suffit pour observer des individus toujours différents les uns des autres, arborant différentes teintes, combinées ou non, et divers motifs. À noter : cette jolie coloration changeante concerne cependant uniquement les femelles. Les mâles, plus petits, affichent des teintes plutôt brunes.
Les araignées coccinelles, miroirs, paons, la mygale joyau ou la misumène variable ne sont que quelques exemples d’araignées dont l’apparence vaut le détour. Ce groupe riche de plus de 52 000 espèces regorge d’espèces extraordinaires. Si on dépasse les idées reçues à leur sujet, les araignées peuvent être pleines de surprise !
